À Eurexpo Lyon Paysalia : la filière profite pleinement de l’instant présent
Après un an et demi sans Salon ou presque et face à la peur d’une nouvelle période compliquée, les professionnels du végétal ont vécu une véritable période de plénitude du 30 novembre au 2 décembre, à l’occasion de Paysalia.
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Des allées pleines, des stands très fréquentés pour des projets d’investissement très réels, une ambiance extrêmement conviviale… si ce n’étaient les masques sur les visages (encore qu’ils étaient parfois absents !), l’édition 2021 de Paysalia a plongé la filière dans une ambiance qu’elle n’avait pas connue depuis pas mal de temps.
Dès le matin, en particulier le mercredi 1er décembre, le Salon, qui se tenait à Eurexpo Lyon, à Chassieu (69), a fait le plein et les exposants ne cachaient pas leur satisfaction de voir des clients de la grande région, mais aussi parfois venus de contrées bien plus lointaines.
Après plus d’une année sans grand Salon pour la filière, Paysalia, qui était déjà sur une pente ascendante depuis sa création en 2009, a profité pleinement de la chance que la crise du Covid lui a offerte : se tenir juste avant les premières restrictions et le marasme économique de 2020, puis juste après l’euphorie du second semestre 2020 et de l’année 2021 !
Le résultat : une joie palpable de se retrouver, déjà constatée lors de certains congrès ou rendez-vous d’automne (voir ici : Congrès de la FNPHP : des retrouvailles joyeuses et studieuses (lienhorticole.fr) ou ici Salons : Le végétal refait l’événement à Angers (lienhorticole.fr), portée par des besoins réels en investissement et la volonté de se projeter vers un futur qui s’annonce favorable.
Un coup de cœur pour la production française
C’est dans cette ambiance un peu folle que se sont déroulés les temps forts du Salon. Tout d’abord la remise des prix de l’innovation, le 30 novembre au soir. Tout a commencé par une mise à l’honneur imprévue. Constatant que peu de nouveautés présentées étaient des végétaux, le jury a décerné un coup de cœur à la production hexagonale. Avec une quarantaine de stands de producteurs français, pour beaucoup réunis sous un stand collectif « Fleurs de France », horticulteurs et pépiniéristes étaient plus nombreux que jamais à Paysalia, présentant quelques plantes qui ont surpris le jury, tels un Cornus persistant, Cornus hongkongensis, ou Rhus viminalis, qui ressemble à un bambou…De quoi inciter le jury à remettre un prix de la production horticole à Marie Levaux, présidente de la FNPHP (plus dans une prochaine actualité).
Le premier prix du concours de l’innovation a été remis à Platform Garden pour ses solutions numériques pour l’espace vert (déjà présentées ici : Du vin au Web pour le jardin (lienhorticole.fr)). L’application Platform.garden cherche à créer une communauté de l’épidémio-surveillance des végétaux.
Le second prix de l’innovation et le coup de cœur des étudiants ont été décernés à la société Amarande pour une solution écologique permettant d’éliminer naturellement les hydrocarbures des eaux de ruissellement grâce à un géotextile spécial.
Enfin, le troisième prix est revenu à Husqvarna pour une solution autonome de tonte, un robot permettant de tondre jusqu’à 75 000 m2 et dédié aux terrains de sport, Ceora.
Le prix du Maître jardinier remis dans une extraordinaire émotion
Tous les deux ans, Paysalia est le théâtre de la remise du prix de Maître jardinier, la personne qui sera chargée d’assurer la promotion de la profession pour les deux prochaines années. La cérémonie s’est déroulée cette année dans une ambiance de feu, peut-être en raison du contexte, mais aussi parce que le niveau était extrêmement élevé cette année. L’équipe du vainqueur, Franck Serra (voir son jardin et celui des autres concurrents ici : Carré des jardiniers, au Salon Paysalia : Cinq candidats pour le titre envié de Maître jardiniers (lienhorticole.fr)), qui au passage a aussi raflé le prix des étudiants, a reçu son prix avec une émotion extraordinaire. Les jeunes qui ont monté le très beau jardin titré, Human & Sens, ont tout lâché après une semaine d’un travail extrêmement intense dans le froid lyonnais (plus dans une prochaine édition).
Le nouveau Maître jardinier pour les deux prochaines années est Franck Serra, qui travaille en Dordogne. ©F.ARNOULD
Les Salons de janvier et le recrutement, nuages à l’horizon
Dans cette belle ambiance, les sujets de préoccupation du moment n’ont pas été occultés. À commencer par l’avenir proche. Certes, Paysalia a eu une chance insolente, celle d’être la seule manifestation du secteur à ne pas être affectée par la crise sanitaire, mais quid des prochains rendez-vous, alors que le virus revient en force avec un nouveau variant ? Les interrogations étaient grandes pour le Sival, et encore plus fortes pour IPM Essen, en Allemagne, qui doit avoir lieu fin janvier, un Salon qui a d’ores et déjà enregistré le forfait d’importantes entreprises qui s’étaient engagées à exposer.
L’autre inquiétude, mais qui est plus positive, car elle est une conséquence de la bonne santé de la filière : le recrutement. Dans certains stands, on affichait clairement des offres d’emploi, mais partout le sujet était évoqué comme alarmant, sous deux aspects : celui de la difficulté à trouver du personnel et celui des attentes en termes de salaires… Le prix de l’énergie, la disponibilité de certaines fournitures ainsi que l’inflation qui les touche ont aussi largement occupé les conversations.
Après la fête lyonnaise, le réveil sera peut-être un peu compliqué, mais l’instant présent a été particulièrement bien valorisé !
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